À Bruxelles, une projection du film "Love Lies Bleeding" perturbée par des insultes lesbophobes

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Samedi 13 avril, le Brussels International Fantastic Film Festival (BIFFF) présentait en avant-première le long-métrage de la réalisatrice Rose Glass, Love Lies Bleeding, qui sortira le 12 juin dans les salles françaises. Une séance galvanisante qui a attiré deux publics très différents, les polarisant avec un effet désastreux. 

Le film, qui met en scène Kristen Stewart et Katy M. O'Brian dans une romance lesbienne, n'a pas manqué de courroucer une partie du public. Sur X, plusieurs personnes font état de commentaires graveleux et d’insultes lesphobes et misogynes lancés par une partie des spectateurs durant la projection : "Sale gouine","à poil", "elle aime ça la bite","ta gueule sale pute"… 

Intervention de la police

Face à la violence de la situation, 60 à 80 personnes ont quitté la séance. En outre, selon la RTBF, des "coups auraient été échangés" dans le public, provoquant une interruption temporaire de la séance et l’intervention de la police. Un spectateur dont le témoignage a été relayé par Têtu· a mis en cause la réaction des organisateurs du BIFFF : "Nous sommes sorti·es, à bout, épuisé·es, dégoûté·es et dépossédé·es d’un cinéma queer déjà si rare. On a essayé d’arrêter le film. On a manifesté notre rage, on a pas pu dialoguer avec une organisation qui ne nous entendait pas, (…) qui nous disait qu’on défendait mal notre cause."

The Searchers, distributeur belge du film, a annoncé dans un communiqué son intention de ne plus travailler avec le festival tant que "des mesures pour prévenir toute manifestation de discrimination, de racisme et d’autres types d’insultes lors de ses projections" n’auront pas été prises.

Sur X, le BIFFF s'est finalement excusé auprès du public, le 14 avril. "Les événements qui se sont déroulés lors de la séance sont inadmissibles et ne reflètent en aucun cas l'esprit libertaire du festival", écrivent les organisateurs, qui condamnent à la fois les propos "discriminants envers toute communauté", mais aussi "la violence morale ou physique pour exprimer un désaccord". Toutefois, la direction n'a pas donné de précisions sur des mesures qui pourraient être prises à l'avenir. 

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