Affaire Depardieu : "Beaucoup ont été refroidis", Sophie Marceau inquiète pour sa carrière après avoir été humiliée

Gérard Depardieu est au cœur d'une tempête médiatique et d'une affaire judiciaire qui ne cessent de prendre de l'ampleur. En effet, depuis que des femmes ont commencé à porter plainte contre lui pour viols et agressions sexuelles il y a six ans, l'acteur est attaqué de toute part, et les témoignages accablants concernant son comportement s'accumulent. La diffusion d'un numéro de Complément d'enquête lui étant consacré, au mois de décembre sur France 2, a mis le feu aux poudres et les tribunes divisant le monde du cinéma entre ses défenseurs et d'autres personnalités meurtries se sont multipliées. Si bien que d'autres ont décidé de prendre la parole à leur tour pour raconter l'envers du décor du métier d'actrice.

C'est le cas de Judith Godrèche, laquelle accuse Benoît Jacquot et Jacques Doillon d'avoir abusé d'elle alors qu'elle n'était qu'une adolescente. Son histoire révélée au grand public en début d'année a suscité tant d'émotions que les organisateurs des César 2024 lui ont proposé de la partager à nouveau lors de la cérémonie de remise de prix pour sensibiliser la jeune génération d'actrices aux agissements de ceux qu'on qualifie désormais de prédateurs.

Sophie Marceau aurait pu mettre fin à sa carière prématurément

Très occupée par la pièce de théâtre La Note d'Audrey Schebat, avec François Berléand, Sophie Marceau a trouvé le temps de répondre aux questions du magazine Vogue France, dont elle fait la couverture du numéro du mois d'avril. C'est l'occasion pour elle de se remémorer quelques souvenirs de sa carrière d'actrice, depuis sa participation au film La Boum en 1983, et d'exprimer ses aspirations tout en portant un regard lucide sur le monde du cinéma français. Elle a d'ailleurs été interrogée sur le récit glaçant de Judith Godrèche avec qui elle avait tourné le film Parlez-moi d'amour en 2002. "Elle est courageuse. Elle met les pieds dans le plat. Il faut parler ! Elle a raison. Je ne connaissais rien de ce qu'il lui était arrivé", a tout d'abord admis Sophie Marceau.

Comme elle l'avait déjà fait précédemment, l'héroïne de LOL s'est souvenue du tournage du film Police de Maurice Piala (1985), avec Gérard Depardieu, pour dénoncer son comportement à son égard. "À l'époque, on ne m'a pas écoutée ! C'était moi le petit diable, 'la grosse connasse' comme Maurice Pialat et Gérard Depardieu l'avaient joliment dit à la télé", a-t-elle assuré. "Et ça n'a choqué personne !", a-t-elle aussitôt renchéri. "Plein de metteurs en scène m'ont dit ensuite que, sur le moment, ils avaient pensé que jamais ils ne tourneraient avec moi. La parole convenue était de dire : 'Comment elle traite son metteur en scène'. Je n'ai pas été blacklistée mais je crois que beaucoup ont été refroidis", a-t-elle assuré, laissant entendre que sa carrière aurait pu être ruinée après qu'elle avait osé sortir du silence à l'époque pour révéler ces agissements.

Sophie Marceau regrette le silence des autres

Sophie Marceau a fait savoir que Gérard Depardiau avait été "terrible" sur le tournage de Police. "Gérard est brut de pomme et je pense que le système l'a beaucoup encouragé à persévérer", estime l'ex-compagne de Cyril Lignac. "Il était très mal élevé, mal poli. Il ne m'a pas violée ni frappée, mais il a eu des gestes très déplacés. Ce n'était que de la provoc, de l'humiliation, de la prise de pouvoir. Et tout ça sous prétexte de rire...", a-t-elle aussi déclaré, regrettant que "les autres le laissaient faire". Si "tout le monde entrait dans son jeu" ; Sophie Marceau, elle, n'a "plus eu envie de tourner avec lui".

L'actrice accepte de trouver "des excuses" à Gérard Depardieu, car "il vient d'un milieu dur où l'on ne s'offusque peut-être pas autant des agressions". "Mais on ne peut pas en rester à l'âge de pierre. Il faut arrêter de croire qu'on n'est pas responsable de ce qu'on fait parce qu'on a eu une enfance difficile. Je viens de la cité, pour moi aussi, la vie était plus dure que celle de la plupart des gens qui font ce métier", a-t-elle conclu, sans entrer dans le détail.

×