"J'ai pas pu réagir" : ce geste "inapproprié" qui a choqué Marine Lorphelin durant ses études de médecine

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C'est un récit qui fait froid dans le dos. Ce dimanche 5 mai, M6 diffuse le nouveau documentaire poignant de Marie Portolano. Deux ans après Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste, elle revient avec Des blouses pas si blanches qui dénonce les violences sexistes et sexuelles dans le milieu hospitalier. Un film choc ponctué de témoignages puissants. A l'instar de celui de Marine Lorphelin. Si Miss France 2013 est aujourd'hui médecin généraliste, elle reconnaît que ses études ont laissé des traces. Elle garde un goût amer de son passage à l'hôpital en tant que stagiaire "Les clichés que j'entendais à propos de ce qu'il pouvait se passer dans les blocs opératoires, je les ai vraiment vécus", déplore-t-elle face à Marie Portolano. Face au questionnement de celle qui officie désormais sur France 2, Marine Lorphelin détaille un "bloc opératoire dirigé par des hommes" et dont l'ambiance est glaude, incommodante.

Le récit glaçant et révoltant de Marine Lorphelin

Déjà à cause "des blagues graveleuses" mais aussi et surtout du fait des comportements inappropriés qui y ont lieu. "Ils peuvent avoir des comportements de proximité qui sont complètement inadaptés. Il y a un manque de respect aussi du corps de la femme dans les blocs opératoires que j'ai pu voir", lance, pudiquement, la jeune femme de 31 ans. Il y a un moment qui l'a particulièrement choquée. "On s'est retrouvé au bloc opératoire avec plusieurs étudiants", rapporte Marine Lorphelin. Et soudainement, l'agissement de l'un de ses maîtres de stage a complètement dépassé les limites. "On nous a proposé de faire un toucher vaginal sur une patiente qui était endormie pour nous apprendre ce geste", révèle-t-elle. Et de regretter : "Sur le moment, je n'ai pas pu réagir. Je n'ai pas pu défendre cette patiente. Prendre la parole pour elle qui n'avait pas du tout donné son consentement." Marine Lorphelin insiste sur le fait que "cet acte a été proposé comme ça, d'un seul coup". "Vraiment, le médecin s'est dit : 'Ah bah tiens, puisqu'elle est endormie, on pourrait peut-être voir ensemble le toucher vaginal'. C'était spontané", renchérit-elle.

Marine Lorphelin : "C'est allé très très loin"

Marine Lorphelin a alors pris conscience qu'il s'agissait "clairement d'une agression sexuelle, gratuite, proposée à des étudiants". Des jeunes qui se sont exécutés parce qu'il faut apprendre. Et surtout de peur de défier leur maître de stage. "Ils n'osent pas dire au chef : 'Bah non, c'est complètement inapproprié ce que vous faites'", explique Marine Lorphelin. Les conséquences pour la suite de leur carrière pourraient leur être fatales. Et ce n'est malheureusement pas le seul épisode traumatique auquel elle a dû faire face étudiante. "C'est allé très très loin ce qui pouvait se passer au bloc", lâche-t-elle. Cela était même devenu une angoisse permanente. Au point que cela aurait pu la dégoûter de cette profession. "Je n'avais plus du tout envie d'aller dans ce stage. J'y allais à reculons. C'était horrible", conclut-elle. Un témoignage effarant et effrayant.

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