Le monde de l'humour est en deuil. L'humoriste Bun Hay Mean est décédé ce jeudi 10 juillet à l'âge de 43 ans, après une chute de huit étages depuis son appartement situé dans le XVIIe arrondissement de Paris. Connu pour son humour grinçant, l'artiste devait s'envoler quelques heures plus tard pour Montréal, où il devait se produire le lendemain. Alors que les circonstances exactes de sa mort restaient jusqu'ici floues, son producteur a pris la parole dans un communiqué, publié sur Instagram, pour apporter des précisions bouleversantes sur le drame.
À lire également
Les causes de la mort de Bun Hay Mean révélées
"C'est avec une infinie tristesse que nous devons vous annoncer la disparition de notre ami, notre immense artiste, Bun Hay Mean. Il devait partir en fin de matinée à Montréal pour jouer ce 11 juillet. Il était tellement heureux d'avoir retrouvé le chemin de la scène, son public", a-t-on pu lire, avant de découvrir ce qui se serait produit ce matin-là : "D'après les éléments en notre possession, c'est juste avant son départ, et en essayant de récupérer son téléphone tombé dans la gouttière de son balcon que Bun a glissé et fait une chute de plusieurs étages. Nous sommes dévastés, nous pensons à sa famille, sa maman, son papa, ses frères et sœurs" .
Dès les premières heures, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris et les forces de l'ordre sont intervenues sur les lieux. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour déterminer les causes exactes de la mort. Figure incontournable du stand-up depuis le milieu des années 2010, Bun Hay Mean s'était imposé avec le pseudonyme de "Chinois marrant" , qu'il brandissait avec autodérision pour mieux déconstruire les stéréotypes. Il avait été repéré par Alais Degois, alias Papy, collaborateur historique de Jamel Debbouze. Son style acerbe, son talent d'improvisation et sa sincérité désarmante avaient rapidement conquis le public.
Un douleur derrière le rire
Derrière l'humour et l'aplomb, l'homme cachait pourtant des blessures profondes. En novembre 2024, dans un entretien poignant à Konbini , il confiait : "Il y a dix ans, ça n'allait pas bien du tout. J'étais à la rue, j'étais seul. Je ne voulais pas dire à mes parents que j'étais en détresse. Et je devais garder la face pour le spectacle" . Pour lui, la scène était un sanctuaire car "c'est encore le seul endroit de liberté d'expression" . "Pour moi, la scène, c'est un temple, c'est sacré. (…) C'est le besoin vital d'être un peu compris" , avait-il assuré.
Et face aux compliments sur son courage, il répondait sans détour : "Le courage, c'est nos parents. C'est les gens qui traversent la mer à la nage. (…) Ça, c'est du courage" . C'est dans le rire qu'il trouvait sa force ultime, même face à la douleur : "L'humour, c'est la poésie du désespoir. C'est réussir à rendre acceptable ce qui ne l'est pas. (…) À partir du moment où tu respires, (…) il y a un compte à rebours. Tu ne le sais pas encore, mais tu es déjà mort. Donc, profitez les gars. Profitez de chaque respiration, même si c'est douloureux" .