Affaire Adèle Haenel : Christophe Ruggia reconnu coupable d'agressions sexuelles sur l'actrice

Révélée au grand public grâce à son rôle dans  Les Diables  de Christophe Ruggia, Adèle Haenel n'était alors qu'une adolescente. En novembre 2019, l'actrice a décidé de briser le silence en accusant le réalisateur de harcèlement et d'agressions sexuelles survenues entre ses 12 et 15 ans, une révélation faite dans une enquête de  Mediapart . Elle confiera plus tard avoir tu ses souffrances par peur et culpabilité. Suite à ces accusations, Christophe Ruggia est mis en examen en janvier 2020 pour "agressions sexuelles sur mineure de 15 ans par personne ayant autorité" .

Adèle Haenel détaille les faits

En août 2024, la justice ordonne son renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris pour des faits d'agressions sexuelles aggravées. Le procès débute le 9 décembre 2024, marquant un tournant judiciaire et médiatique. Lors de la première audience, Adèle Haenel détaille les faits : "Il m'embrasse soudainement (...) Il glisse sa main sous mon tee-shirt, sur mon ventre, puis sur mon sexe. Je me lève prétextant regarder par la fenêtre". Face à ces accusations, Christophe Ruggia réplique fermement : "Cela n'est jamais arrivé. C'est un pur mensonge. Je n'ai jamais fait ça" . Exaspérée par ses dénégations, l'actrice lâche : "Mais vous êtes un gros menteur, monsieur Ruggia !"

Le 10 décembre, la tension monte d'un cran. Selon  Libération , l'interrogatoire du réalisateur, étendu sur quatre heures, laisse transparaître une certaine confusion, comme s'il n'avait pas préparé sa défense. Ses réponses évasives suscitent l'agacement des avocats d'Adèle Haenel, qui pointent son absence d'alibi crédible. Face à cette attitude, l'actrice exprime sa frustration de manière explosive : elle se lève, frappe la table et s'exclame, furieuse  "Mais ferme ta gueule !", avant de quitter précipitamment la salle d'audience. Au-delà de son aspect judiciaire, ce procès met en lumière la difficulté pour les victimes de violences sexuelles d'obtenir justice face à des figures d'autorité. 

Christophe Ruggia condamné

Ce lundi 3 février, le verdict est tombé. Si la procureure avait requis une peine de cinq ans d'emprisonnement dont deux ans ferme, car elle avait alors estimé que "la peine est là pour replacer la culpabilité au bon endroit" , la décision est autre. Christophe Ruggia a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à une peine de quatre ans de prison, dont deux ans ferme… sous bracelet électronique. Le tribunal a également condamné le réalisateur à indemniser Adèle Haenel à hauteur de 15 000 euros pour son préjudice moral, et de 20 000 euros pour ses années de suivi psychologique. Il a fait appel du jugement a annoncé son avocate dans la foulée.  

×